Désolé pour ce long silence, mais nous rentrons du "Grand Sud" et n'avons pu avoir les connections Internet pour vous donner des nouvelles.
Voici donc la suite de notre périple depuis El Chaltèn après le passage des frontières depuis Villa O'Higgins. Nous vous enverrons chaque jour les dernières étapes de cette aventure passionnante.
La veille, nous avons appris combien il était compliqué, voire impossible, de rejoindre la côte atlantique à cause de ces vents continus. Il y a, paraît-il, 1% de l’année où Eole arrête de travailler, ce qui représente 3 jours d’accalmie par an ! Il est clair qu’en ce 30 janvier, il n’a pas pris de congés. La vitesse des vents varie régulièrement entre 30 et 50 nœuds.
A notre grande surprise, probablement à l'unique carrefour sur des lieues à la ronde, nous apercevons un "biker" allongé sur le sol. Est-il mort ? Il le semble ; couché à côté de son vélo, immobile, se protégeant du vent et de la poussière, ses énormes lunettes cachant son visage, il tente un « auto-stop » pouce en l’air. Nous imaginons tous intérieurement sa détresse et nous ne pouvons lui venir en aide, notre véhicule étant totalement full. Il s’agira du seul « biker » aperçu dans l'immensité désertique qui commence devant nous. « JP » roule avec prudence sur cette route asphaltée balayée par ces vents phénoménaux. A la demande générale et en cœur, nous devons soulager nos vessies. En temps normal aucune difficulté ! Là, nous avons plusieurs problèmes à gérer : en premier le vent et en second le manque d'arbre ... !
Nous reprenons la route vers Rio Grande, toujours dans cette bonne humeur qui caractérise l'osmose du groupe. C'est alors que nous arrivons sur un bouchon : il s’agit d’un premier poste frontière, celui côté argentin. Nous devons descendre du véhicule et passer devant trois guichets pour valider émigration, douane et affaires sanitaires. Après ½ heure d’interrogation et de solution, nous repartons. Quelques kilomètres plus loin : « rebelote », mais cette fois-ci avec les chiliens !
Mais qu’est-ce que ce fameux détroit de Magellan ? Voici, pour les curieux, quelques renseignements :
Après avoir repassé la frontière du Chili à l’Argentine (nos passeports ont déjà reçu plus de 10 tampons depuis notre arrivée !), nous rejoignons Rio Grande ; d’après les guides, nous nous attendions à une petite ville triste et inintéressante ; nous découvrons une grande cité, hétéroclite, commerciale au regard des nombreux magasins et autres casinos que nous apercevons. Apparemment aucun souci pour trouver un hôtel... Pourtant, il nous aura fallu en "visiter" une bonne dizaine avant de trouver notre bonheur. Nous envisagions même un instant de dormir dans la voiture ; mais notre bonne étoile est toujours présente et continue de nous faire rêver. Il est minuit passé ; le restaurant de l’hôtel est encore ouvert, spécificité bienvenue de la culture chilienne et argentine.
Voici donc la suite de notre périple depuis El Chaltèn après le passage des frontières depuis Villa O'Higgins. Nous vous enverrons chaque jour les dernières étapes de cette aventure passionnante.
Lundi 30 : El Chalten / Rio Gallegos
Après
une nuit de repos dans cet hôtel de charme à El Chalten, nous nous réveillons
sous la garde impressionnante de cette montagne mythique de
l’Amérique du Sud: le " Fitz Roy".
El
Chalten, véritable Mecque du trekking et de l'escalade, nous dévoile au détour
de ses rues, un village absolument unique dans la conception de ses
constructions. Des maisons de toutes les formes, tous matériaux, bois, pierres,
des mélanges où l'art architectural semble être oublié. Une, ou plutôt un
champignon, attire notre attention. En effet, ce dernier semble monté à l'envers,
carré en son sommet et sur un pied !
Nous
croisons dans les rues beaucoup de jeunes avec sac à dos, armés pour attaquer
le « Fitz » de leur maigre piolet. Qui gagnera ?... Humble il faut
rester devant cette nature affolante de beauté.
La veille, nous avons appris combien il était compliqué, voire impossible, de rejoindre la côte atlantique à cause de ces vents continus. Il y a, paraît-il, 1% de l’année où Eole arrête de travailler, ce qui représente 3 jours d’accalmie par an ! Il est clair qu’en ce 30 janvier, il n’a pas pris de congés. La vitesse des vents varie régulièrement entre 30 et 50 nœuds.
Pour
tenir nos délais, il est évident qu’il nous est impossible de rejoindre Ushuaia
dans les temps. De plus, la « pampa » argentine entre El Chaltèn et
Rio Grande n’est guère attrayante : longues lignes droites entourées
d’herbes et buissons jaunâtres sur de petites collines érodées par les vents.
Nous
prenons donc la décision à l’unanimité de continuer notre périple vers Rio
Gallegos avec le véhicule de Jean-Pierre et ainsi de terminer à vélo l’arrivée
sur Ushuaia. Il sera peut être même envisageable de pousser l’aventure encore
plus en sud en rejoignant Puerto Williams, le village le plus austral au
monde !
Après
un savant rangement de nos 4 VTT et 3
carrioles, nous prenons place dans le pick-up. La route sera longue aujourd'hui
pour se rapprocher de la « Tierra Del Fuego ». Nous prenons donc la
direction d'El Calafaté, laissant derrière nous les sommets enneigés et la
sympathique ville d’El Chaltèn.
Le
changement topographique radical de cette région nous rassure rapidement sur
notre décision. La "pampa", tel un désert, se présente à nous dès les
premiers kilomètres.
A notre grande surprise, probablement à l'unique carrefour sur des lieues à la ronde, nous apercevons un "biker" allongé sur le sol. Est-il mort ? Il le semble ; couché à côté de son vélo, immobile, se protégeant du vent et de la poussière, ses énormes lunettes cachant son visage, il tente un « auto-stop » pouce en l’air. Nous imaginons tous intérieurement sa détresse et nous ne pouvons lui venir en aide, notre véhicule étant totalement full. Il s’agira du seul « biker » aperçu dans l'immensité désertique qui commence devant nous. « JP » roule avec prudence sur cette route asphaltée balayée par ces vents phénoménaux. A la demande générale et en cœur, nous devons soulager nos vessies. En temps normal aucune difficulté ! Là, nous avons plusieurs problèmes à gérer : en premier le vent et en second le manque d'arbre ... !
Nous
laissons El Calafaté sur notre droite direction Rio Gallegos. Pas le temps
malheureusement d’aller voir la 25ème merveille du monde : le
glacier Perito Moreno… Les kilomètres se suivent et se ressemblent ; rien
que de la pampa. Nous voyons avec émotion nos premiers émeus (des
« Nandous » apprendrons-nous plus tard !), sorte d'autruche en
modèle réduit ! Plus loin, ce sont des « guanacos », les lamas
locaux, qui se laissent photographier en famille.
Après
environ cinq heures de route désertique et venteuse, nous arrivons à Rio Gallegos.
JP
doit impérativement redonner notre véhicule demain à Punta Arenas, soit environ
250 kms à l'ouest. Notre premier objectif, dans cette nouvelle ville, est de
nous renseigner sur les possibilités de transport vers le sud, toujours à
cause de ce vent qui maintenant (on l'a compris et subi !) fait parti des
meubles de cette région !
En
entrant dans cette ville, cette étrange sensation de retour à la
civilisation nous donne un peu le vertige. Que de monde, que de voitures,
une ville, avec ses bruits et contraintes. Contraste saisissant avec ces
derniers jours. Nous trouvons assez
facilement la gare des bus locaux et notre traducteur local, en la personne de
Jean-Michel, tente de récupérer des informations capitales pour nous. Mauvaise
surprise : nous ne pouvons pas partir avant deux jours ! Nous prenons la
direction du centre ville pour trouver rapidement un hôtel car il se fait tard.
Par chance, nous dégottons une suite pour nous cinq, ou plutôt un dortoir comme
dans notre enfance, dans un petit hôtel de charme. Une solution doit être prise
pour éviter de perdre une journée ; la location d’un pick-up est la
solution la plus adaptée, mais les loueurs sont fermés (à partir de 21h). Nous
appellerons dès l’ouverture demain matin. La fine équipe regagne sa chambrée
et, tandis que certains travaillent sur le blog, JP cherche désespérément le
sommeil entre deux ronflements de Richard !
Réveil
programmé de très bonne heure pour tout le monde ; notre future journée
s'annonce délicate et longue avec le passage du détroit de Magellan, instant
magique qu'attendent les marins de l'équipe.
Mardi 31 janvier 2012 : Rio Gallegos/
Rio Grande
Dès
les premières heures, après un rapide petit-déjeuner sommaire, nous disons « au
revoir » à JP qui redescend sur Punta Arenas, seul, comme à son habitude. Il
tentera de nous rejoindre sur Ushuaia via les airs ou par bus…
Après
moultes négociations, René et Richard parviennent à trouver un véhicule
identique. Le tarif est élevé en cette saison mais nous n’avons pas le choix.
Nous validons donc cette offre, preuve de notre cohésion et de notre motivation commune.
Après
rangement et un déjeuner autour de la spécialité de la ville, le crabe («
centolla » en espagnol pour les non avertis et non pas « craba »
comme l’a suggéré Fred !), nous quittons Rio Gallegos pour le sud. Le vent
est toujours présent ; René se met au volant.
Comme
la veille, la « pampa », rien que la « pampa », balayé
encore et encore par le vent, toujours aussi fort. René roule depuis un bon
moment ; Richard, Fred et Jean-Michel se sont assoupis. Soudain, un
hurlement les sort de profonds rêves Patagoniens : René a aperçu un puma
derrière un buisson !
Freinage
à la Fangio, le dieu argentin de la conduite ; nous scrutons les quelques
buissons, appareils photos en batterie, en quête du puma... Au bout de
plusieurs secondes qui semblent une éternité sous l’excitation, nous apercevons
enfin notre bête sauvage. En guise de puma, il s’agit en fait d’un « zorro »,
sorte de coyote local, qui fuit d’un air dédaigneux... Grande rigolade dans le pick-up !
Nous reprenons la route vers Rio Grande, toujours dans cette bonne humeur qui caractérise l'osmose du groupe. C'est alors que nous arrivons sur un bouchon : il s’agit d’un premier poste frontière, celui côté argentin. Nous devons descendre du véhicule et passer devant trois guichets pour valider émigration, douane et affaires sanitaires. Après ½ heure d’interrogation et de solution, nous repartons. Quelques kilomètres plus loin : « rebelote », mais cette fois-ci avec les chiliens !
Puis
des panneaux nous indique « le » moment attendu de la journée :
détroit de Magellan. Nous stoppons notre véhicule face à une mer
déchaînée ; c'est un endroit magique où les vents jouent avec la mer,
soulèvent des vagues monstrueuses à plus de 50 noeuds en rafales. Au loin,
deux bateaux luttent contre les éléments.
Mais qu’est-ce que ce fameux détroit de Magellan ? Voici, pour les curieux, quelques renseignements :
Fernand
de Magellan est le premier européen (portugais) à naviguer dans le détroit en
1520. Les différentes colonies qui s’y installèrent ne purent survivre très
longtemps à la rigueur du climat et à la malnutrition. Le Chili a pris
possession du détroit en septembre 1843 et en a toujours la souveraineté
aujourd’hui. L’occupation en a été faite par des marins et pêcheurs de la
province de Chiloé. La ville de Punta Arenas a été créée en 1848. Avant la
création du canal de Panama, le détroit de Magellan était le 2nd
passage le plus utilisé pour passer de l’atlantique au pacifique derrière le
Cap Horn. Long de 611 km environ, c’est un passage maritime connu pour sa
difficulté due à son climat inhospitalier et à son étroitesse à certains
endroits. L’interaction des deux océans provoque des courants forts pouvant
aller jusqu’à 8 nœuds. Quant aux vents, on peut rencontrer le catabatique
Williwaw ou le phénomène « grain blanc » violent et soudain…
Nous
profitons de cette heure d’attente pour prendre de superbes photos de cette
nature hors normes. Un premier bac arrive, mais est réservé aux camions et
semi-remorques. Le second, plus gros, a des difficultés à accoster et à
s'aligner face à la descente en bitume. Nous abordons ce navire avec une
certaine émotion ; nous allons vivre un moment rare : faire la traversée
du mythique Detroit de Magellan.
Ce
moment sera de courte durée, moins d'une heure, pour passer sur cette fameuse
« Terre de Feu ».
Après avoir repassé la frontière du Chili à l’Argentine (nos passeports ont déjà reçu plus de 10 tampons depuis notre arrivée !), nous rejoignons Rio Grande ; d’après les guides, nous nous attendions à une petite ville triste et inintéressante ; nous découvrons une grande cité, hétéroclite, commerciale au regard des nombreux magasins et autres casinos que nous apercevons. Apparemment aucun souci pour trouver un hôtel... Pourtant, il nous aura fallu en "visiter" une bonne dizaine avant de trouver notre bonheur. Nous envisagions même un instant de dormir dans la voiture ; mais notre bonne étoile est toujours présente et continue de nous faire rêver. Il est minuit passé ; le restaurant de l’hôtel est encore ouvert, spécificité bienvenue de la culture chilienne et argentine.
Demain
nous reprendrons nos VTT, pour vivre probablement nos derniers instants de trekkeurs
quinquagénaires, afin de franchir la ligne mythique de la ville d'Ushuaia. Au
fond de nous, on sait déjà que l’aventure ira encore plus loin que
prévue !...
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