Après la traversée des Etats Unis (Coast to Coast USA) en octobre 2010

Après la traversée des Etats Unis (Coast to Coast USA - 4.800 km) en octobre 2010,

Jean Michel MONOT (Tahiti) repart pour une nouvelle aventure

mais accompagné cette fois-ci de quatre compagnons d’échappée

René SABATIER (Tahiti) - Richard MARTIN (France) - Frédéric FOUCHER (Moorea) - Jean-Pierre LE LOCH (Tahiti)

mercredi 1 février 2012

Un repos plus long que prévu ! (27 et 28 jan)



Vendredi 27 et samedi 28 janvier : Villa O'Higgins

Nous nous réveillons à Villa O'Higgins, gros village qui marque le bout de la Carretera Austral.
Un petit déjeuner copieux signe le retour à la normale après nos petits soucis de la veille !
Ce matin, il nous faut réserver les deux bateaux qui, au travers les lacs de montagne, nous permettront de gagner l'Argentine, maintenant toute proche derrière les montagnes ! Le temps est menaçant, la pluie froide nous balaye par l'ouest, nos baromètres chutent encore, mais nous croyons à notre bonne étoile qui nous a permis d'arriver ici sans gros soucis. Nous traversons donc ce village pittoresque où les façades des maisons donnent de la couleur au décor, grisé par le temps couvert.

 
Une fois notre réservation enregistrée, nous devons attendre la confirmation du capitaine qui, ce soir, prendra la décision de partir ou pas !  Ce n'est ni la pluie, ni la neige tombant actuellement sur les lacs qui inquiète cet homme. Mais bien le vent violent qui creuse des vagues profondes dans le lac O'Higgins. Celles-ci risquent de masquer les nombreux morceaux de glaces décrochés des glaciers alentours et compromettre ainsi la sécurité. Étonnés par ces informations, nous apprenons que ce lac est le plus profond des étendues d'eau patagonniennes et que cette particularité, associée au vent violent, crée ces vagues monstrueuses. Que faire ? Patienter et peut être trouver un restaurant pour le déjeuner ! Une fois encore, le délicieux saumon Patagonien est à l'honneur dans nos assiettes ; mais, à la fin du repas, nous sommes intrigués par une personne qui, à l'extérieur, prends une photo de nos VTT et notre tablée ! Observant ce voyageur voyeur, nous réalisons qu'il s'agit de Jean Pierre ! Notre intrépide camarade a profité du premier bateau de la matinée pour, seul, braver la neige et le froid afin de nous rejoindre plus rapidement. Nous sommes fous de joie et lui créons une place à notre table pour le rechaufer et l'alimenter. Il nous confirmera les très mauvaises conditions de sa traversée sans savoir encore que ce sera la dernière avant......!
Nous avions laissé Jean Pierre à Cochrane 5 jours auparavant pour qu'il puisse avec son véhicule trouver le dernier col praticable vers l'Argentine.


En fin d'après-midi, l'information tombera : pas de départ possible pour les heures à venir ; nous sommes bloqués au bout de la route australe sans espoir d'évasion ! Il nous faudrait faire demi-tour pendant  au minimum  3 à 4 jours pour touver une route de sortie ! Le moral et le retard sur notre itinéraire prévu en prennent un coup !


Mais la solidarité du groupe, toujours présente devant les difficultés, rassure nos interrogations. Nous acceptons la proposition de nos hôtes, pour un bain chaud suivi d'une séance de sauna finlandais. Nous essayons le "hot tub", sorte d'immence marmite de bois, fabriqué sur le modèle de nos tonneaux viticoles et pourvu d'un ingénieux système de chauffage au bois qui procure une eau chaude délicieuse au bain. Cette fin d'après midi effacera toutes les difficultés de la veille : la bonne humeur, pour ne pas dire une franche rigolade, est de mise, nous, à l'extérieur, pratiquement nus, mais fumant au contact de l'air frais et de ce bain chaud !




 

Le lendemain samedi 28 janvier, la météo se dégrade encore avec des températures en chute : 6 degrés et pourtant nous sommes en plein été ! Nous décidons d'organiser nos vivres pour le passage improbable de cette frontière. Nous réalisons que, si nous restons bloqués au col entre les deux lacs et dans la neige, nous ne pourrons compter que sur notre organisation pour résister aux mauvaises conditions actuelles ! Malgré le froid, nous visitons ce petit bourg à l'architecture étonnante. Dans son impératif d'occuper ce territoire isolé, le gouvernement chilien facilitera l'installation des premiers colons dès 1965. Aujourd'hui encore, le gouvernement investit dans la construction de maisonettes de couleur jaune ou bleu pour favoriser le maintien des 500 habitants de ce village. 




Un immense complexe sportif (par rapport au nombre d'habitants) occupera, cet après-midi, une quinzaine de jeunes gens à une partie de ballon improvisée en salle (footsal). Nous gagnons ensuite un point haut, sorte de mirador en bois, avec une vue d'ensemble sur la vallée. Un providentiel coin de ciel bleu nous donnera l'opportunité de belles photos.



Les maisons "d'avant" côtoient désormais des demeures modernes aux couleurs vives, en rang d'oignons, moins charmantes.



De retour au village nous croiserons, par hasard, le capitaine du bateau!
"le vent se calme, préparez vous, nous essayerons la traversée demain" !

Au final nous ne seront restés 48 heures, coincés dans ce "bout du bout"
Demain nous attend une sacrée journée, mais qu'importe, nous sommes impatients de quitter ce village pour continuer notre route !

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