Jeudi 26 janvier : prairie auprès torrent - Villa O'Higgins
Alors que l'aube nous gratifie de ses plus beaux atouts, avec un ciel noirci et lourd, soudain rempli de lave en fusion nous faisant craindre une éruption en cours, une vieille connaissance se joint a nous...
Insidieuse et souvent travestie, elle a su conquérir Jean Mi, puis René et enfin Richard, en moins de 10 minutes.
Nous la nommerons la "patagonaise".
Non ce n'est pas le nom d'une habitante du cru ; ni celui d'une autoroute, ni même le nom d'une course organisée par le team VSOP, mais le surnom que nous donnons à la "tourista" locale !!!
Merci aux empenadas de Mme Francisco, qui n'ont sans doute pas appréciés les heures de carrioles sous le soleil.
Le ciel gronde, de concert avec nos intestins. Il nous faut démonter nos tentes en toute hâte, malgré les crampes d'estomac entrecoupés de besoins pressants.
Le petit déjeuner est frugale, mais nécessaire au vue de la longue étape qui nous attend ; et toujours les nuages qui s'amoncellent.
Bientôt la pluie, alors que nous moulinons sur les premiers contreforts qui vont s'avèrer plus coriaces que prévus. A moins que ce ne soit nos jambes, prématurément fatiguées par le virus et les 10 jours de pédalage intense.
Enhardis par la crainte d'une violente averse nous forçons le rythme.
Trop peut être.
Le petit déjeuner est frugale, mais nécessaire au vue de la longue étape qui nous attend ; et toujours les nuages qui s'amoncellent.
Bientôt la pluie, alors que nous moulinons sur les premiers contreforts qui vont s'avèrer plus coriaces que prévus. A moins que ce ne soit nos jambes, prématurément fatiguées par le virus et les 10 jours de pédalage intense.
Enhardis par la crainte d'une violente averse nous forçons le rythme.
Trop peut être.
Jean Mi, tout en puissance, s'arrachera pour hisser les 25 kilos de sa carriole au sommet. Richard a depuis quelques jours retrouvé ses jambes de trentenaire tandis que René souffre après s'être le plus vidé. Le sentant en difficulté, Fred préfère rester à ses cotés, et c'est dans la douleur que s'achèvera la montée de ce premier col trés exigeant.
La descente vertigineuse allait surprendre René, dont la carriole, tancée par l'état de la piste, se cabre sur une roue et l'envoye choir sur le coté. Entorse du deuxième doigt de la main droite. Pas de casse mécanique. Puis seconde chute quelques minutes après, pratiquement à l'arrêt.
La fatigue se fais sentir, mais devant nous se présente un second col trés raide et pas d''endroit où se protéger a l'abri de la pluie .
Au sommet de la bosse, qu'elle ne fût pas notre surprise : une biche locale ou plutôt un "huemul". Elle semble paisible et pas effrayée du tout de la présence de 4 bipèdes déguisés !
JMi et Ritchy gardent leur rythme. La pente s'enraidit. Le cliquetis des dérailleurs est estompé par la violence du vent qui nous porte. Maigre consolation. Les derniers mètres sont hardus et René doit faire preuve d'une volonté farouche pour ne pas mettre pied à terre.
Enfin le sommet, occulté par le vent violent et froid qui nous oblige à plonger dard dard dans la pente abrupte. Seul un condor qui tourne au dessus de nos têtes donne un peu de vie à cet endroit. Terrible désillusion lorsque l'on aperçoit le chemin bien haut, plusieurs kms devant nous. Que dire lorsque nous croisons le familier et redouté panneau de signalisation nous avertissant d'une côte sévère (un camion noir en cote sur fond jaune) ? Ne rien dire, serrer les dents et pédaler.
Trempés, vidés par 5 heures d'efforts intense. Et cette maudite gastro, nous débouchons enfin sur un plateau balayé par les vents. Légèrement en contrebas, jouxtant un étang aux eaux sombres, une cabane de pêcheur.
La chance nous sourit car en poussant la porte, une accueillante cheminée nous invite à faire un feu qui réchauffera nos corps et nos âmes.
Un moment inouï.
Ragaillardis par cette pause chaleureuse, nous déroulons sur un terrain moins abrupte, sous une pluie sporadique et agonisante, et profitons des paysages ; les grosses difficultés étant derrière nous. La nature nous propose des contrastes saisissants avec du blanc (neige et cascades), du vert (prairies, bois), du bleu (rivières) et du gris (nuages et piste). Le vent est favorable fort heureusement et nous rapproche de notre objectif.
Bientôt, au détour d'un virage nous entrevoyons Villa O'Higgins que nous croyons à portée de pédales mais un couple de Suisse à vélo que nous croisons va doucher nos espoirs et ce n'est qu'une heure plus tard que nous poserons fièrement devant le panneau de la ville.
Surpris par la taille du village que l'on imaginait n'être q'un lieu dit, on trouvera refuge dans le lodge "El Mosco" tenu provisoirement par un couple de jeunes routards français, Jérome et Frédérique.
Quelle journée ! Elle aura marqué notre trip.
Nous voici donc au "BOUT du BOUT" de la Carretera Austral.
Premier objectif atteint !!!
La nuit sera remplie de souvenirs...
La descente vertigineuse allait surprendre René, dont la carriole, tancée par l'état de la piste, se cabre sur une roue et l'envoye choir sur le coté. Entorse du deuxième doigt de la main droite. Pas de casse mécanique. Puis seconde chute quelques minutes après, pratiquement à l'arrêt.
La fatigue se fais sentir, mais devant nous se présente un second col trés raide et pas d''endroit où se protéger a l'abri de la pluie .
Au sommet de la bosse, qu'elle ne fût pas notre surprise : une biche locale ou plutôt un "huemul". Elle semble paisible et pas effrayée du tout de la présence de 4 bipèdes déguisés !
JMi et Ritchy gardent leur rythme. La pente s'enraidit. Le cliquetis des dérailleurs est estompé par la violence du vent qui nous porte. Maigre consolation. Les derniers mètres sont hardus et René doit faire preuve d'une volonté farouche pour ne pas mettre pied à terre.
Enfin le sommet, occulté par le vent violent et froid qui nous oblige à plonger dard dard dans la pente abrupte. Seul un condor qui tourne au dessus de nos têtes donne un peu de vie à cet endroit. Terrible désillusion lorsque l'on aperçoit le chemin bien haut, plusieurs kms devant nous. Que dire lorsque nous croisons le familier et redouté panneau de signalisation nous avertissant d'une côte sévère (un camion noir en cote sur fond jaune) ? Ne rien dire, serrer les dents et pédaler.
Trempés, vidés par 5 heures d'efforts intense. Et cette maudite gastro, nous débouchons enfin sur un plateau balayé par les vents. Légèrement en contrebas, jouxtant un étang aux eaux sombres, une cabane de pêcheur.
La chance nous sourit car en poussant la porte, une accueillante cheminée nous invite à faire un feu qui réchauffera nos corps et nos âmes.
Un moment inouï.
Ragaillardis par cette pause chaleureuse, nous déroulons sur un terrain moins abrupte, sous une pluie sporadique et agonisante, et profitons des paysages ; les grosses difficultés étant derrière nous. La nature nous propose des contrastes saisissants avec du blanc (neige et cascades), du vert (prairies, bois), du bleu (rivières) et du gris (nuages et piste). Le vent est favorable fort heureusement et nous rapproche de notre objectif.
Bientôt, au détour d'un virage nous entrevoyons Villa O'Higgins que nous croyons à portée de pédales mais un couple de Suisse à vélo que nous croisons va doucher nos espoirs et ce n'est qu'une heure plus tard que nous poserons fièrement devant le panneau de la ville.
Quelle journée ! Elle aura marqué notre trip.
Nous voici donc au "BOUT du BOUT" de la Carretera Austral.
Premier objectif atteint !!!
La nuit sera remplie de souvenirs...